EXECUTION

                    Tuer tout racisme!!!

C'est devenu un rituel. Chaque année, à l'approche de Noël, une poignée de gradés se retrouve dans la petite ville belge de Wereth, près de la frontière allemande, pour honorer la mémoire de onze soldats noirs massacrés par les Allemands le dix-sept décembre 1944 pendant la bataille des Ardennes.

La cérémonie.

Ce jours-là, après plusieurs heures d'un face-à-face  acharné avec

la Wehrmacht

, ces onze soldats se retrouve coupés de leur bataillon et livrés à eux-mêmes. Ils sont perdus, épuisés, affamés et frigorifiés. Après une longue marche, ils aperçoivent une maison.

Les occupants les accueillent avec bienveillance et leur offrent à manger et à boire. Mais, peu de temps après, prévenu par un voisin, les Allemands débarquent en force, encerclent la maison et somment les soldats à cours de munitions de se rendre. Ces derniers s'exécutent.

Sitôt sortis, les onze Noirs sont brutalisés, traînés sur le sol gelés et battus. Les nazis les font courir devant une automitrailleuse qui les tient en joue, puis les obligent à se coucher dans la neige. Commence alors, avant qu’ils soient abattus à bout portant, une interminable séance de torture : doigts coupés, mais aussi coups de baïonnettes dans le dos et a la tête. On relèvera à l’autopsie plusieurs perforations au cerveau.

Les corps sont ensuite jetés dans un fossé où ils seront retrouvés un mois plus tard par une patrouille alliée.

Ces onze soldats n’étaient ni africains ni antillais, mais américains. Il appartenait à la 333 th Field Artillery Battallion.

Comme pour les soldats coloniaux, les GI noirs ont fait eux aussi l’objet d’exécutions sommaires du fait de a couleur de leur peau. Au lendemain de la guerre, l’armée américaine a recueilli à ce sujet les témoignages de soldats, de prisonniers, mais aussi de SS. Ils ont révélé de nombreux cas d’assassinats commis par les nazis sur des noirs américains.

En août 1942, au stalag II-C, près de Brèmen en Allemagne, un soldat noir américain est exécuté par un SS sans aucune raison.

Le 5 mai 1944, à Budapest en Hongrie, trois soldats noirs américains sont pendus par

la Gestapo

sur la place publique.

Le 20 février

1944, a

Salzbourg en Autriche, des pilotes noirs américains blessés, sans plus de précision sur leur nombre, sont abattus par un SS connu sous le nom du docteur Prima.

Le 1^er septembre de la même année, près de Merzig en Allemagne, plusieurs soldats noirs américains, sans plus de précision là encore sur leur nombre, sont contraints par les SS de creuser leurs tombes avant d’être exécutés.

Quelques jours plus tard, le 18 décembre, un pilote noir américain est exécuté au fond de sa cellule à la prison de Sopron, en Hongrie.

Ce même jour, à Muehlberg, en Allemagne, au stalag IV-B, au cours d’une marche, un soldat noir américain est sorti du rang par un SS et abattu sans la moindre raison.

Toujours en décembre, en Hongrie, l’appareil de deux aviateurs noirs américains est abattu au dessus de la ville de Debrecen. Les deux hommes parviennent néanmoins à se poser mais sont aussitôt mitraillés a bout portant par les SS.

Le 1^er avril 1945, un soldat noir américain est exécuté au stalag VII-A, à Moosburg, en Allemagne.

Cette liste n’est évidement pas exhaustive. Elle donne juste un aperçu de la cruauté des nazis à l’égard des prisonniers noirs américains, et plus généralement des détenus noirs.